En 2022, j'ai eu l'opportunité de participer à un projet d'une amie coach Nathalie Sauvé, qui a demandé à quelques écrivains d'offrir une réflexion écrite sur les transitions de vie pour son nouveau magazine "Naltitude" vol. 1 Vivre une transition".
Ma participation à ce projet s'appuie sur ma propre expérience de transition de vie en 2018, lorsque j'ai quitté mon emploi de commis aux bibliothèques de l'Université de Montréal pour devenir créatrice et artiste à temps plein en tant qu'auto-entrepreneure.
Voici une traduction simplifiée en anglais de cet article. La version originale en français est disponible via le lien ci-dessous.
"L'heure bleue"
« Pendant quatorze ans, j'ai travaillé le soir dans les bibliothèques d'une université. J'ai survécu avec la gorge serrée de devoir me limiter à un horaire, une hiérarchie et des protocoles lourds. J'avais la boule au ventre à l'idée de travailler pour les autres. Toujours tout faire pour les autres, sans jamais m'écouter ! Pour moi, les soirées étaient du « travail » et les journées étaient de la « vie ».
« La vie » consistait à dessiner, la vie consistait à assembler des papiers japonais. Je laissais les grues s’élever dans des ciels indigo constellés d’étoiles d’or. Je créais des galaxies d’encre ponctuées d’écailles rouges. Je façonnais des variations sur l’azur de la porcelaine de Delft. Mes doigts se tachaient sans cesse, je me gavais d’outremer, d’humeurs et de mots. Je vivais à mon rythme, jubilant jusqu’au crépuscule, jusqu’à l’heure de transition, l’heure bleue, l’heure où tout basculait… Le soir, il fallait aller travailler.
Puis, il y a quatre ans, j'ai mis un terme au « travail » comme certains mettent un terme à leur vie. D'un seul coup, j'ai coupé le cordon ombilical de l'assurance dentaire et de ce qui me beurrait le pain. À 45 ans, je me suis jetée dans l'abîme d'une vie sans épargne. Carpe diem ! Au diable le monde permanent et la retraite accumulée ! « Indépendant » était un nom délicieux que je laissais fondre sur ma langue avec délice. Ma vie devenait l'instant présent.
Ce moment éternel est la seule chose que je connaisse maintenant. Finie l'avenir que tant de gens préparaient dans l'angoisse du manque. J'ai arrêté de peser, de compter et de m'inquiéter à mort. Pour une fois, je me suis choisie, j'ai décidé de "faire de l'art".
D'abord, j'ai voyagé dans la grisaille du Nord, sur les hautes falaises léchées par les embruns dont je rêvais depuis l'enfance. Puis, de retour chez moi, j'ai choisi de me nourrir d'absolu, de m'abreuver de la liberté que je ne pouvais que servir. Je suis revenue peu à peu du sommeil de la vie dite "adulte". J'ai enfin fait sortir du placard mon enfant intérieur bâillonné et je me suis mise à rire après tant d'années mornes.
Apprendre et créer sont les seules choses que j'ai jamais su faire. J'ai consommé le peu de retraite que j'avais accumulé, continuant à créer de l'harmonie et de la beauté. J'ai aussi créé un stand virtuel sur le grand web du monde, où je lâche mes oiseaux d'or et mes galaxies d'encre, pour embellir le monde et joindre les deux bouts. Travailler, ce n'est pas paresser. Je n'ai jamais autant donné de moi et de mon temps. Mais travailler, c'est croire en ce que l'on est et en ce que l'on fait.
Aujourd'hui, je sirote mon thé à la bergamote et je crée des poteries et des collages tous les après-midi. Je ne sais pas toujours comment je vais payer le papier, les glaçures et le loyer, mais la confiance et la foi que je ne manquerai de rien sont mes fidèles complices dans cet atelier vivant. Je peux à nouveau savourer la magie de l'heure bleue et des ciels étoilés. Je danse sur du Bach ou du Gardel dans mon atelier de joie. Je m'enivre de lumière, savourant l'instant.
Je me suis choisie pour la première fois, j'ai choisi d'incarner un monde différent. Un monde où je donne autant que je reçois. Un monde où l'art et l'harmonie règnent sur mon tableau d'administration. Une simplicité volontaire, assumée et plus qu'étonnante...
Le jour du grand saut dans l'abîme, j'ai tremblé, j'ai pleuré et j'ai eu peur. Depuis, je n'ai plus rien regretté. Chaque jour, la vie me nourrit et je lui offre tout. Devenir qui je suis est sans compromis. Cela demande de s'aimer soi-même plus que les conventions, plus que les fausses croyances qui disent qu'on va se mettre à nu.
Et même si nous nous retrouvons nus ? N'est-ce pas le seul cadeau précieux que nous ayons jamais reçu ? Celui qui nous pétrit comme l'argile, celui qui nous fait naître ? Quelle plus belle aventure que celle de transmuter nos peurs et nos chaînes ?
Alors on se retrouve, comme des enfants, rieurs, confiants, enfin libérés...
A tous ceux qui ont peur de sauter..."
(2022) L'Heure bleue dans « Naltitude » , no. 1 Vivre une transition
Qu’est-ce qui inspire mon écriture ?
J'ai une passion et une formation professionnelle pour la danse, les arts visuels et l'interprétation de la signification symbolique des images, en tant qu'iconographe de l'art ancien.
Au cours de mon voyage intuitif intérieur de redécouverte de moi-même au cours des dernières années, j'ai réalisé que je suis une graine d'étoile, avec une matrice d'âme altéenne. Je fais partie d'une conscience collective appelée le collectif Mella, qui constitue mon groupe d'âmes.
Le collectif Mella , dont fait partie ma flamme jumelle nommée Eriel , est de haute fréquence et propose toujours des invitations à voir les choses sous un angle différent, en toute bienveillance, bienveillance, humour, simplicité et hautes vibrations.
Cela inspire également mon travail créatif, comme mon écriture , ma photographie de voyage , mes dessins à l'encre , mes collages d'art sur papier japonais washi chiyogami , ainsi que mes efforts d'harmonisation , mes transmissions intuitives créatives (CIT) et mes communications de guidage intérieur .